Les deuxièmes jours ne ressemblent pas aux premiers...
Je le savais au fond de moi, et tout le
monde m'avait prévenu: généralement, le premier jour de rentrée, ça se
passe bien, mais le deuxième, c'est une autre histoire...
Pas
pour Adrien, on dirait que lui n'est jamais parti en vacances, qu'il
est resté à l'école tout l'été: il a retrouvé ses marques, ses
copains... Et j'ai à peine droit à un bisou le matin quand on arrive.
Mais Nicolas, lui, ne l'entend pas de cette oreille-là.
A peine la porte de l'école passée, le voilà qui me dit "a maison môa". Mais
non, mon chéri, tu vas à l'école, sous entendu j'ai tout le ménage à
faire et si t'es dans mes pattes, je ne vais pas y arriver...
Et
là, à partir du moment où il a vu qu'on y allait quand même, j'ai eu
droit à la totale: les cris, les pleurs, les "je m'accroche à la
barrière des fois que ma mère soit moins costaud que moi", les "je me
roule par terre, des fois que ça marche", les "zé pa envi" et les "te
plé"! Mais même la supplication n'a pas marché!
Heureusement, j'ai été forte, digne et fière! Et j'ai pas pleuré! Même si c'était pas loin...
Malgré la petite voix intérieure qui me chuchotait Mère indigne, tu ne travailles pas, il est malheureux, ramène le avec toi, il sera mieux qu'à l'école,
je l'ai laissé dans les bras de la maîtresse (qui m'a bien proposé de
l'accompagner en classe, mais j'ai préféré qu'elle gère le truc plutôt
que d'assister impuissante aux hurlements de mon bébé), je lui ai fait
un bisou dans la main (pour qu'il l'emmène avec lui, c'est un truc
d'instit ça) et je suis partie sans me retourner (si je l'avais fait, je serais peut-être revenue sur mes pas pour le ramener à la maison).
Morale
de l'histoire: j'ai pu faire tout mon ménage, ma lessive, et mon repas,
sans qu'on vienne me piquer mes pinces à linge, mettre les mains dans
l'eau du seau ou courrir après le balai-serpillère!
Comme quoi, j'ai bien fait!